14 Décembre 2014
Parce que tu es là…
(extrait de Concourir… de iovan.g)
Une autre manière de dire les choses serait :
je sais bien que tu es différent de moi.
Mais guère plus : juste un peu plus, juste un peu moins.
Et cela ne s’adresse pas uniquement aux personnes,
mais à toutes choses et créatures,
en tous temps et en tous lieux,
à condition d'envisager le propos
de manière aussi large et unique
que celle qu’avait pressentie St François d’Assise.
Laudato si’, mi’ Signore,
cum tucte le tue creature,
specialmente
messer lo frate sole,
lo quale è iorno
e allumini noi per loi.
Ed ellu i bellu e radiante
cum grande splendore de te,
altissimo, porta significatione!
(Cantique des créatures)
Et en m’adressant plus précisément aux personnes,
je le fais
en sachant que ces quelques mots seront compris
par celles et ceux qui comme moi,
aujourd’hui et sur terre,
ont besoin pour se nourrir
de consommer,
diversement certes, et de manière insuffisamment équitable.
Consommer bien plus que ce que la nature offre
et bien au-delà des produits induits ou dérivés
que l’homme a créés en les développant…
Mais je veux parler surtout
de cette nourriture intellectuelle et spirituelle
qui révèle notre spécificité.
Et ceci ne constituerait pas une caractéristique pertinente
si nous n’en avions pas conscience.
Conscience que c’est ainsi et pas autrement ;
conscience que l’homme réfléchit,
parfois de manière inspirée,
et que tout est différent pour lui ;
conscience que cette aptitude là est d’un autre ordre.
Conscience des conséquences,
c'est-à-dire du pouvoir qui est entre nos mains,
qu’elles agissent seules, ou, mieux, accompagnées.
Pouvoir d’influencer le cours des évènements
et savoir que,
si on a pu améliorer un peu la forme et le fond de ce qui vous entoure,
on aurait, tout aussi bien, pu échouer ;
savoir que rien n’est inéluctable,
sauf peut être, un jour ou l’autre,
ouvrir la porte d’une autre façon de vivre,
celle dont on peut faire l’expérience dès ici-bas.
Incidemment je voudrais évoquer les anges,
cette lumière qui éclaire notre parcours,
afin qu’il ne soi plus une direction mais un but,
un accomplissement.
Les anges, on peut arriver à les discerner
ou bien, tout à coup, ils s’imposent au détour de la vie.
Leur présence vous fait prendre conscience du vide
que représenterait l’absence d’un être cher
et de tout ce que vous recevez sans avoir rien demandé.
Lorsque l’ange apparaît dans sa lumière
auprès de votre petite lampe éteinte, vacillante ou allumée,
c’est comme si tu découvrais un secret :
tu sais comme si tout à coup tu ouvrais une serrure récalcitrante
sans en avoir la clef…
Arriver à faire ce qui semble à priori impossible.
Invitez les anges auprès de vous ;
utilisez des moyens au besoin non conventionnels
si ceux que vous employez sont inefficaces,
mais faites le toujours en respectant et en aimant ;
votre cœur sait comment.
Comprendre ainsi de l’intérieur même
le processus de création,
le pourquoi de son existence
et comment il apparaît et s’accomplit.
Comprendre qu’il s’agit du don multiforme et libre de soi-même ;
un don sans calcul de retour,
car sinon, par construction,
il déséquilibrerait le fonctionnement
de l’économie globale du système.
Si c’est « avant » que nous comprenons cela,
nous n’aurons pas besoin d’ouvrir une porte,
car libérés serons-nous déjà
de nos contraintes spatio-temporelles.
Directionnellement, si nous vivons de dons
il n’y a plus de cheminement, de passage…
Il y a tout simplement la vie.
Chercher et ne pas avoir peur de trouver
même si la découverte est source de mise en cause structurelle :
c’est ainsi que l’on progresse vers la source
dans un cheminement qu’il t’appartient de définir,
truffé de chemins de traverse et de voies sans issue
qui te mèneront au bout,
afin de recevoir ta réponse unique et universelle à la fois,
et admettre que nous sommes dépendants
de notre liberté d’orienter notre imagination.
Rester calme dans son comportement intérieur et extérieur,
(j’allais dire emportement !)
mais relativement toutefois
car l’équilibre est fait de ce qui déborde et de ce que tu maîtrises,
dans une subtile dissimulation des preuves de tes épreuves,
et la mise en évidence des mystères de tes joies.
Et, si tu glisses sur le fil du rasoir,
Rester suspendu, en t’appuyant sur les marges.
S’extasier devant l’éclosion de la rose
et pleurer devant le flétrissement de ses pétales,
mais le faire comme pour la remercier
d’être l’occasion
de révéler un peu de la source.
Savoir reconnaître que les mots
ne sont que le parfum qui s’exhale de la fleur,
mais parfum quand même
sans lequel tu ne pourrais communiquer l’expression de ton être.
Et je ne fais qu’être parce que tu es là…
Iovan.g (extrait de Concourir – 12e épreuve)