20 Avril 2014
Tania piano, choeurs) , Henry Dubos (chants, guitare), Elisabeth Touchard (conteuse, chœurs, instruments divers), Martial Murray (cithare).
Concert du 19 Avril 2014, organisé par l'AsCALE (+CDCG)
en l’église de Langesse
Félix Leclerc et les Tziganes
Spectacle de chansons animé par le Théâtre Musical Coulisses.
Martial Murray, 1er cithariste de France, a accompagné de son bel instrument
les chansons de Félix Leclerc, chantées par Henry Dubos.
Avec Tania au piano,
ils ont irrigué et introduit de douces mélopées
(connues et célèbres)
les chansons et les contes tziganes dits par Élisabeth Touchard
et qui ont permis de glisser d’une histoire à l’autre.
Quel curieux hasard ! Félix Leclerc aimait à chanter le Galérien
et voilà que la chanson jaillit du folklore russe.
Et nous avons chanté le « Petit bonheur » marié aux « Yeux noirs ».
sans oublier "Moi, mes souliers".
(D’après : Henry Dubos/Jean Huet)
Nous avons tous chanté Le p'tit bonheur!
C´était un petit bonheur
Que j´avais ramassé
Il était tout en pleurs
Sur le bord d´un fossé
Quand il m´a vu passer
Il s´est mis à crier:
"Monsieur, ramassez-moi
Chez vous amenez-moi
Mes frères m´ont oublié, je suis tombé, je suis malade
Si vous n´me cueillez point, je vais mourir, quelle ballade!
Je me ferai petit, tendre et soumis, je vous le jure
Monsieur, je vous en prie, délivrez-moi de ma torture"
J´ai pris le p´tit bonheur
L´ai mis sous mes haillons
J´ai dit: " Faut pas qu´il meure
Viens-t´en dans ma maison "
Alors le p´tit bonheur
A fait sa guérison
Sur le bord de mon cœur
Y avait une chanson
Mes jours, mes nuits, mes peines, mes deuils, mon mal, tout fut oublié
Ma vie de désœuvré, j´avais dégoût d´la r´commencer
Quand il pleuvait dehors ou qu´mes amis m´faisaient des peines
J´prenais mon p´tit bonheur et j´lui disais: "C´est toi ma reine"
Mon bonheur a fleuri
Il a fait des bourgeons
C´était le paradis
Ça s´voyait sur mon front
Or un matin joli
Que j´sifflais ce refrain
Mon bonheur est parti
Sans me donner la main
J´eus beau le supplier, le cajoler, lui faire des scènes
Lui montrer le grand trou qu´il me faisait au fond du cœur
Il s´en allait toujours, la tête haute, sans joie, sans haine
Comme s´il ne pouvait plus voir le soleil dans ma demeure
J´ai bien pensé mourir
De chagrin et d´ennui
J´avais cessé de rire
C´était toujours la nuit
Il me restait l´oubli
Il me restait l´mépris
Enfin que j´me suis dit:
Il me reste la vie
J´ai repris mon bâton, mes deuils, mes peines et mes guenilles
Et je bats la semelle dans des pays de malheureux
Aujourd´hui quand je vois une fontaine ou une fille
Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux
...Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux...
... et aussi: Moi mes souliers
Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé,
Ils m’ont porté de l’école à la guerre
J’ai traversé sur mes souliers ferrés,
Le monde et sa misère.
Moi, mes souliers ont passé dans les prés,
Moi, mes souliers ont piétiné la lune,
Puis mes souliers ont couché chez les fées
Et fait danser plus d’une.
Sur mes souliers y a de l’eau des rochers,
D’la boue des champs et des pleurs de femmes,
J’peux dire qu’ils ont respecté le curé,
L’pays, l’bon Dieu et l’âme.
S’ils ont marché pour trouver l’débouché,
S’ils ont traîné de village en village,
Suis pas rendu plus loin qu’à mon lever,
Mais devenu plus sage.
Tous les souliers qui bougent dans les cités
Souliers de gueux et souliers de reine,
Un jour cesseront d’user les planchers,
Peut-être cette semaine.
Moi, mes souliers n’ont pas foulé Athènes,
Moi, mes souliers ont préféré les plaines;
Quand mes souliers iront dans les musées,
Ce s’ra pour s’y,s’y accrocher.
Au paradis, paraît-il, mes amis,
C’est pas la place pour les souliers vernis,
Dépêchez-vous de salir vos souliers
Si vous voulez être pardonnés...(Bis)